LE SERIOUS GAME POUR RÉDUIRE LES BIAIS DU RECRUTEMENT

Opérer sa présélection en se basant uniquement sur le vieux tandem Curriculum Vitae et lettre de motivation est aujourd’hui une entreprise laborieuse. Alors que la génération Z fait une entrée remarquée dans le monde du travail, les professionnels de la RH se doivent d’adapter leurs outils pour séduire cet oiseau rare qui dégaine le smartphone plus vite que son ombre et qui n’a pas connu le monde sans Internet.

C’est en réponse à ces contraintes que le serious game (SG) a émergé dans les départements RH de certaines firmes américaines. Décryptage…

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RÉDUIRE LE BIAIS DE RECRUTEMENT LIÉ AU STRESS DE L’ENTRETIEN

Les balbutiements du serious game dans son acceptation contemporaine remontent au début des années 1970. Dans son œuvre sobrement intitulée « Serious Games », le chercheur germano-américain Clark Abt développe l’idée que des messages éducatifs, publicitaires et même idéologiques peuvent être véhiculés par des jeux de sociétés et des simulations sur ordinateur. L’armée américaine s’inspirera par la suite des travaux d’Abt pour développer une série de « jeux sérieux » à des fins de recrutement. Depuis, le SG a peu à peu investi les entreprises pour s’imposer comme un outil innovant qui complète les étapes traditionnelles du processus de recrutement.

Le concept est simple et de nombreux recruteurs font appel à cette technique sans en avoir conscience. Il s’agit d’inscrire le candidat dans une situation directement inspirée du quotidien de l’entreprise afin d’évaluer son comportement face aux différents rebondissements que compte le serious game. Cela permet « d’éviter tout le stress lié aux entretiens en face à face », explique Perrine Corre, responsable business development chez Wizarbox. D’un autre côté, « s’oublier » dans un jeu fait que le candidat se détachera de l’enjeu pour se comporter comme il le ferait en temps normal, réduisant ainsi les biais qui résultent du stress et de la pression inhérente à l’entretien d’embauche.

 

SERIOUS GAME : L’AVENIR DU RECRUTEMENT ?

La composante humaine du capital immatériel est aujourd’hui l’un des principaux nerfs de la guerre des talents, et la pénurie des compétences et des savoir-faire devient la principale menace à la pérennité des entreprises à moyen terme (McKinsey, 2012). Les entreprises françaises l’ont bien compris, la marge d’erreur dans le recrutement s’est drastiquement resserrée. Il ne suffit plus de trouver le meilleur profil, mais bien de dénicher le « perfect match ». Si nous ne disposons pas encore du recul nécessaire pour évaluer l’engouement qu’il suscite auprès des DRH français, nous pouvons arguer sans prendre de risques que le serious game fera partie de la boîte à outils des professionnels français du recrutement dans un avenir proche…

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