BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL : LUXE OU NÉCESSITÉ ?

Burn-out, bore-out, stress, surmenage, blurring… les formes de souffrance au travail ne sont plus exclusivement physiques et les maux du salarié du 21e siècle sont d’abord mentaux et émotifs. Il faut dire qu’avec l’internationalisation des entreprises et l’hégémonie du numérique, l’intensité concurrentielle, pour paraphraser Michael Porter, atteint des sommets, instaurant ainsi de nouveaux facteurs clés de succès dans les différents secteurs d’activité.

Quelle place pour le facteur humain dans ce contexte tendu mais aussi stimulant ? « Se soucier du bien-être des salariés revient à rechercher une plus grande performance sociale, donc performance globale de l’entreprise », explique Muriel Morin, présidente de l’Observatoire Social International (OSI). Le bien-être au travail : luxe facultatif ou nécessité vitale ? Eléments de réponse…

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GREAT PLACE TO WORK : LES CHAMPIONS DU BIEN-ÊTRE PRIMÉS

Comment améliorer la santé et le bien-être au travail de ses équipes alors que dans le même temps, l’environnement interne et externe exige de construire une entreprise performante (au sens financier et commercial) pour garantir sa pérennité ? Face aux défis de compétitivité, parler de bien-être au travail est pour certains paradoxal, voir illégitime. Pourtant, nombreux sont les managers à avoir relevé le défi avec brio. Comme chaque année, le palmarès Great Place to Work a récompensé en 2015 les 66 entreprises qui valorisent le bien-être au travail.

Les lauréats de cette 10e édition sont Davidson Consulting pour les sociétés de plus 500 salariés et Accuracy pour celles de moins de 500 personnes. « Les salariés de nos lauréats sont les meilleurs ambassadeurs de leur entreprise », explique Patrick Dumoulin, directeur général de Great Place to Work. 87% des salariés de Bristol, 91% de ceux de Mars France et 100% de ceux de la Financière de l’Echiquier affirment « vouloir travailler longtemps pour leur entreprise ». Pour Patrick Dumoulin, les dirigeants des entreprises primées savent que le bien-être au travail est un « élément clé à la fois de leur stratégie et de leur performance ».

 

PATIOS PAYSAGÉS ET SALLES DE RELAXATION…

Entre midi et quatorze heures, cette salariée enfourche un des vélos mis à disposition par son employeur. « Je m’en sers de temps en temps pour aller déjeuner avec des amis ». Au siège de Léa Nature, numéro un français des fabricants bio, le bien-être des 400 employés dont deux tiers de femmes est un point fort de l’entreprise. Distribution quotidienne de fruits bio, matériaux écologiques du sol au plafond, salles de relaxation et patios paysagés pour des pauses méridiennes ressourçantes sont quelques unes des prouesses sociales de l’entreprise. Résultat ? Un taux d’absentéisme inférieur à 3% pour une moyenne nationale estimée à 4,55% dans le secteur privé selon le 8e baromètre de l’absentéisme publié le 4 septembre 2016 par Ayming, soit 16,6 jours par salarié. « Ré-enchanter le travail », c’est l’un des crédos de Charles Kloboukoff, président fondateur de l’entreprise, qui créé chaque année de nouveaux emplois. « Instaurer une relation de confiance avec les collaborateurs en les plaçant dans les meilleures conditions de travail pour exercer leur métier permet d’être dans un vrai dialogue avec les parties prenantes dans une relation donnant-donnant », explique-t-il au micro de LCI.

Les différents groupes de recherche de l’IGS-RH font de la problématique du bien-être au travail un axe central de leurs travaux. La 1ère session de la Nuit des RH a d’ailleurs réuni plus de 200 professionnels de la fonction RH pour discuter de la question.

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