Onboarding : Culture du pays ou culture d'entreprise ?

Dans un environnement mondialisé, de nombreux salariés souhaitent construire leur carrière à l’international, gage d’opportunités professionnelles indéniables. Mais alors comment organiser leur intégration ? Zoom sur trois pays afin de comparer leurs pratiques avec la France : les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. Nous avons étudié les différentes manières de travailler en entreprise sur les trois continents. Quels sont les enjeux et les difficultés "d'onboarder" un collaborateur à l’étranger ?

onboarding

Votre entreprise est implantée dans le monde entier, la gestion administrative des mobilités internationales n’a plus de secret pour vous, mais qu’en est-il de votre processus d’onboarding ?

Plusieurs situations peuvent se présenter :

  • Votre collaborateur fait déjà partie de l’entreprise et réalise une mobilité.
  • Vous venez de recruter un collaborateur français qui s’expatrie.
  • Vous recrutez un collaborateur étranger qui va entamer une carrière dans un nouveau pays d’accueil.

Le saviez-vous ?

Selon le ministère des Affaires étrangères, 2,5 millions de français sont expatriés en 2020.

Quelles différences culturelles au travail ?

Comprendre l’organisation en termes de hiérarchie, de gestion du temps et de communication semblent être les 3 facteurs clés de succès à la réussite d’une intégration.

Des rapports hiérarchiques différents

En France, le rapport à la hiérarchie est encore très "verticalisé" entre le directeur, le manager et les collaborateurs. Le vouvoiement constitue une règle de base même si le tutoiement fait doucement sa place, notamment dans les start-up.

Aux Etats-Unis, le rapport à la hiérarchie est beaucoup moins formel. Préparez vos collaborateurs : leurs managers pourront les appeler par leur surnom ou les inviter pour un barbecue le weekend !

Les managers chinois ne délèguent pas ou très peu. Si votre futur collaborateur est destiné à manager des équipes, formez-le ! Les changements doivent s’opérer dans le temps. Un management trop "délégatif" pourrait profondément perturber l’organisation. Pour des raisons culturelles, les salariés travaillent avec une logique territoriale. Ils évitent toute collaboration en transverse. Dans les entreprises internationales, le fonctionnement matriciel et le mode projet nécessitent un travail préalable de cohésion d’équipe. Le but est de dépasser les logiques de cloisonnement.

Au Royaume-Uni, les managers délèguent peu. Le supérieur hiérarchique a peur de perdre le contrôle et semblerait dans certains cas, être mis à l’écart. Les collaborateurs vont devoir changer leurs habitudes et apprendre à évaluer leur manager. L’évaluation se fait à double sens ; c’est le management paternaliste autoritaire. La culture d’entreprise britannique repose sur les principes de courtoisie, politesse, discipline et ponctualité. Au niveau hiérarchique, toutes les décisions sont présentées et suggérées par les dirigeants aux salariés avant de les imposer.

La relation au temps selon le pays

La perception et la gestion du temps est propre à la culture de chaque pays.

Par exemple, les français ont la réputation d’arriver souvent en retard aux réunions. Certaines entreprises accordent une grande importance aux horaires : plus un collaborateur reste travailler tard le soir, plus il est perçu comme un salarié impliqué.

C’est tout le contraire aux Etats-Unis. Les réunions commencent et se terminent à l’heure, les collaborateurs partent généralement entre 17h et 18h. L’inverse sera perçu comme une mauvaise organisation de la part du manager ou du salarié.

En Chine, l’espace-temps reste ouvert. La flexibilité dans leurs actions est le maitre mot, ils ne planifient que rarement sur le long terme. Les vies privée et professionnelle s’entremêlent du fait d’un marché du travail très compétitif. De ce fait, flexibilité et réactivité sont des qualités primordiales pour travailler en Chine. En revanche, faire appel à un collaborateur en dehors des heures de travail ou le week-end est une marque de respect.

Au Royaume-Uni, la ponctualité fait partie des valeurs intégrantes de la culture d’entreprise. Il est primordial d’arriver à l’heure ou en avance. Le travail est généralement de 8 heures par jour mais cela peut varier en fonction des professions.

Se comprendre n'est pas toujours une question de langage

Il est primordial d’expliquer aux collaborateurs la manière de se dire "bonjour" selon les codes du pays concerné. De même, il est fondamental d’approfondir sur la manière de communiquer dans le monde du travail.

En France, les personnes peinent à se dire les choses. Le manager ne va pas être direct envers son collaborateur mais essaie d’emprunter plusieurs chemins pour lui expliquer ses erreurs.

Aux Etats-Unis, la communication est très directe, autrement dit un oui est un oui et un non est un non. Le management est direct dans sa communication et donne des feedbacks de manière plus spontanée qu’en France.

En Chine, la recherche de la vérité n’est pas la priorité mais l’important est de faire passer le bon message. L’accès à l’information est un privilège et même une faveur. Les Chinois n’aiment pas dire non et par conséquent un oui ne veut pas toujours dire oui. De plus, une réponse n’est jamais définitive, un élément nouveau peut venir l’inverser.

Si vous allez travailler, au Royaume-Uni, n’hésitez pas à utiliser l’humour dans votre façon de communiquer. Les britanniques l’utilisent beaucoup pour détendre l’atmosphère au travail. Cependant, retenez que les embrassades et autres gestes tactiles sont vivement déconseillés.

Ce qu’il faut retenir : le onboarding est sans contestation une question d’entreprise. Il permet de donner toutes les clés aux collaborateurs pour répondre à des objectifs. Cependant, prendre en compte la culture du pays permet d’éviter des erreurs ou de heurter certains collaborateurs au vu des spécificités qui en découlent. Des centres de formation proposent des programmes permettant d’adopter les comportements appropriés pour travailler à l’étranger.

Témoignage d'une expatriée aux États-Unis

Amélie* française de 32 ans, expatriée depuis plus de 2 ans aux Etats-Unis témoigne : "la plus grande différence ici par rapport à la France, est la confiance. Lorsque je suis arrivée, ma manager m’a tout de suite confié des projets sans avoir la certitude que j’avais les compétences requises. Je n’ai pas eu besoin de confirmer les compétences inscrites sur mon CV. J’ai été directement mise "dans le bain". Contrairement, à la France, où on te fait des présentations Power Point pour t’expliquer le fonctionnement de l’entreprise, etc. Tu es noyée dans l’information. Aux Etats-Unis, c’est plutôt tu travailles directement sur un projet et si tu as des questions tu les poses au fur et à mesure à ton manager".

* Le prénom a été changé

Sources

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