
L’identification du risque lié aux ressources humaines est une étape clé, certainement la moins évidente et la plus délicate dans un processus de gestion des risques. Comprendre les vulnérabilités d’un processus RH permet de recenser les actions de traitement du risque et de protéger l’entreprise contre les pratiques dangereuses ainsi que les mauvaises décisions susceptibles de compromettre sa performance. Quelles sont les typologies du risque RH ? Comment identifier les vulnérabilités d’un processus managérial ? Et comment mettre en place une stratégie de gouvernance du risque RH ?
En décembre 2016, la commission des risques RH de l'AMRAE (Association Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise) a publié les résultats de son enquête intitulée "La gestion des risques liés aux Ressources Humaines : un vecteur de développement de l’entreprise". Les résultats de l’enquête menée auprès d’un panel d’entreprises de différents secteurs d’activité ont permis d’identifier trois familles de risque RH :
La gestion du risque RH fait souvent figure de parent pauvre dans le champ managérial. D’après les résultats de l’étude de l'AMRAE, 47 % des entreprises ne disposent pas d’indicateurs prédictifs pour mesurer le risque RH, et 20 % seulement des entreprises du secteur financier appréhendent son évaluation. Pourtant, le risque est tout sauf théorique et les DRH doivent porter leur attention sur l’ensemble des vulnérabilités qui pourraient affecter les collaborateurs et l’entreprise.
La gestion du risque RH est fortement associée aux pratiques managériales et à la culture de l’entreprise. En l’absence de soutien de la part de la direction et d’un leadership engagé au sein de l’entreprise, les équipes de la gestion du risque et les DRH ne peuvent en aucun cas développer des actions organisationnelles, ou de conformité au droit social, ni mettre en œuvre des dispositifs de contrôles ou d’audits internes pour s’appuyer sur de véritables indicateurs de mesure du risque RH. Il est désormais essentiel "d’avoir une appréhension globale, d’éviter une vision en silo, où chaque département intervient dans son coin, car aujourd’hui, il y a beaucoup de liens entre les risques. Face au risque médiatique, par exemple, il serait préjudiciable que les DRH gèrent seules les syndicats sans collaborer avec la communication en charge des médias" souligne Jean-Christophe Sciberras, président de l’Association nationale des DRH (ANDRH).