Les RH, un domaine traditionnellement genré ?

Si la fonction RH avait à l’origine un rôle purement administratif ou de gestion, son champ d’action s’est depuis largement élargi. Les ressources humaines sont en effet devenues un réel atout stratégique pour les entreprises, avec un rôle de Business Partner. Approche fonctionnelle, opérationnelle, humaine… Les missions des RH sont désormais vastes et les métiers se sont fortement diversifiés. Pour autant, certains préjugés persistent encore, notamment quant au genre. Les RH seraient-elles la chasse gardée des femmes ? L’IGS-RH vous propose de faire le point.

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Fonction RH : la situation paradoxale des femmes

Il faut bien reconnaître que, malgré une stratégie de plus en plus inclusive, les ressources humaines sont avant tout une fonction féminine : selon une étude de l’Apec, 77 % des professionnels RH sont effectivement des femmes. De manière générale, le profil type pourrait se résumer ainsi : une femme de moins de quarante ans, avec un diplôme de niveau Bac+5. 

Les femmes sont ainsi nettement plus nombreuses que les hommes dans les RH, mais leur situation est toutefois paradoxale : leur pourcentage baisse en effet de façon significative dès lors que les responsabilités augmentent.

Une prédominance féminine dans les RH, mais des responsabilités masculines ?

De multiples études ont mis en lumière la difficulté des femmes à accéder à des postes à responsabilités dans les RH, malgré des parcours et des compétences similaires avec leurs homologues masculins. Ainsi, seulement 8 DRH sont des femmes au sein du CAC 40.

La raison ? Plusieurs facteurs sont avancés, dont le manque de compétences ou d’opportunités, mais surtout un plafond de verre persistant lié au sexe. Il apparaît en effet que les hommes auraient plus de facilité à truster des postes à responsabilités, un phénomène qui s’accroît en outre avec l’âge.

Des disparités de salaires persistantes

Malgré le fait que les femmes soient majoritaires au niveau des fonctions RH, elles restent le plus souvent moins bien rémunérées que les hommes. Pire encore : les écarts de salaires sont plus élevés dans les RH que dans d’autres fonctions où les femmes sont peu représentées !

Selon l’étude réalisée par l’Apec, l’écart de salaire moyen entre les hommes et les femmes est de :

  • 13 % dans l’administration RH ;
  • 12 % dans le développement RH ;
  • 20 % dans la direction RH.

Et là encore, ces différences de salaire entre les femmes et les hommes ont tendance à s’accentuer avec l’âge…

☞ Salaire médian des cadres RH selon le genre : 

  • Administration des ressources humaines : 
    • hommes : 53 000 €
    • femmes : 47 000 €
  • Développement des ressources humaines : 
    • hommes : 48 000 €
    • femmes : 43 000 €
  • Direction des ressources humaines : 
    • hommes : 90 000 €
    • femmes : 75 000 €

Un plafond de verre qui se fissure peu à peu

Les préjugés ont encore et toujours la vie dure. Ainsi, dans l’imaginaire collectif, le recrutement et le développement RH sont des fonctions avant tout féminines, par leur approche relationnelle et d’écoute… A contrario, les postes de conseil ou de relation avec les syndicats et autres instances seraient réservés à la gent masculine.

Ces croyances populaires et sexistes tendent peu à peu à s’estomper, notamment du fait de la grande diversité des ressources humaines, mais aussi avec l’apparition de nouveaux métiers qui contribuent à changer l’image figée de la féminité des RH. On peut à ce titre évoquer l’essor des nouvelles technologies ou encore de la Data qui a généré de profondes mutations au niveau des processus RH et qui reflètent une facette moins émotionnelle de la fonction.

Ces profonds changements ont ainsi redessiné les ressources humaines et ils ont également contribué à les rendre attractives par leur diversité. On assiste ainsi depuis les dernières années à une appétence plus affirmée des hommes à rejoindre ce secteur. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à s’inscrire dans des formations RH, un phénomène relativement nouveau quand on sait que les hommes privilégiaient auparavant des cursus informatiques ou d’ingénieurs. 

De même, la parité pour l’accès aux postes à responsabilités dans les fonctions RH semble peu à peu s’affirmer. Une tendance qui se généralise, à l’image du CAC 40 qui, pour la première fois, compte trois femmes directrices générales dans le même temps (Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, Estelle Brachlianoff de Veolia, Catherine MacGregor d’Engie).

☞ Des actions RH à intégrer pour une égalité hommes-femmes :

  • favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités, notamment avec la gestion des compétences et de la mobilité ;
  • diminuer les écarts salariaux, en développant la gestion de la rémunération ;
  • promouvoir l’égalité professionnelle en instaurant un dialogue social dans l’entreprise grâce aux outils de communication (portail RH, intranet, réseaux sociaux d’entreprise, etc.) et à la gestion de la BDES/BDU ;
  • accompagner les femmes en les aidant à trouver leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle (télétravail ou format hybride, garderie d’entreprise…) ;
  • partage égalitaire du congé parental entre les deux parents, en incitant les pères à prendre un congé parental grâce à la gestion des congés.

Le domaine des ressources humaines vous passionne et vous souhaitez y faire carrière, notamment en tant que responsable diversité ? L’IGS-RH, école engagée, vous propose différentes formations RH à même de vous aider à concrétiser vos objectifs professionnels ! Vous aurez également l’occasion de participer à de nombreux temps forts, y compris des conférences et des tables rondes portant sur un vaste panel de thématiques, dont l’égalité professionnelle. Venez rencontrer nos équipes afin d’échanger sur votre projet et trouver la formation la plus adaptée !

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